Dans le firmament de l’histoire automobile française, certaines étoiles brillent avec un éclat particulier bien qu’éphémère. C’est le cas de la marque de voitures BSH, une étoile filante dans le ciel de l’industrie automobile française du 20e siècle. À une époque où la France commençait à entrevoir le potentiel des voitures sportives grâce à des marques telles qu’Alpine, CG et Matra, BSH a fait son apparition avec un concept audacieux : le kit-car. Ce document retrace le parcours audacieux de BSH, des débuts humble dans un garage à la création d’une voiture sportive en kit, en explorant l’innovation, les défis et l’ingéniosité qui ont caractérisé cette marque.

logo bsh

Emergence des Voitures Sportives en France

Durant les années 1960, le marché des voitures sportives florissait en France. Cette période a vu l’émergence de plusieurs marques, et parmi elles, BSH a trouvé une niche particulière. Les voitures sportives étaient le segment en vogue, et BSH est arrivée avec une proposition de valeur distincte, en introduisant le concept de voiture en kit, inspiré des tendances observées au Royaume-Uni et ailleurs​1​.

Naissance de BSH

BSH, qui signifie Benais Saint-Hilaire, du nom de ses fondateurs François Benais et Max Saint-Hilaire, a été créée en 1969 dans un contexte d’effervescence autour des voitures sportives. Max Saint-Hilaire, ayant une expérience en conception d’automobiles, et François Benais, avec le capital nécessaire, ont uni leurs forces pour concrétiser un rêve audacieux. Le prototype initial a été conçu dans un garage, avec un moteur de Renault 8 et une carrosserie en polyester, marquant ainsi le début d’une aventure captivante​2​​3​.

Conception et Caractéristiques

La conception des voitures BSH était sans précédent, surtout en tenant compte du fait que la première voiture a été conçue sans dessins préalables. Les voitures avaient une allure sportive, avec un avant très fin plongeant vers la route, rappelant les designs de Porsche ou Ferrari de cette époque. La carrosserie en polyester, les pièces provenant des grands constructeurs, et la flexibilité en termes de choix de moteur, étaient des caractéristiques qui démarquaient les voitures BSH. Les clients pouvaient choisir entre différents moteurs Renault, selon leurs moyens, et participer activement à l’assemblage de leur voiture, ce qui rendait chaque BSH unique en son genre​2​.

Commercialisation et Réception

La commercialisation des voitures BSH a été un défi, dû en partie à la législation française et aux mentalités de l’époque. Le kit BSH était vendu à 9.250 Francs, une somme modeste en comparaison des coûts des voitures sportives traditionnelles. Les clients devaient toutefois investir du temps et de l’énergie pour assembler leur voiture, ce qui, bien que gratifiant, était un obstacle pour certains. Les voitures BSH étaient également disponibles en kit monté pour ceux qui étaient moins enclins à l’assemblage, bien que cela nécessitait un investissement financier plus conséquent​2​.

BSH dans la Compétition et le Déclin

Les voitures BSH ont trouvé leur chemin dans les compétitions, signe de leur performance et de leur potentiel. Toutefois, malgré une participation notable dans le Tour Auto de 1971, la marque a connu un déclin rapide. Le départ de François Benais en 1971 a porté un coup dur, et en 1972, seulement deux kits ont été vendus. La production a finalement cessé après une cinquantaine d’exemplaires réalisés, signant la fin d’une épopée audacieuse et innovante dans l’histoire de l’automobile française​2​.

L’histoire de BSH est un témoignage fascinant de l’esprit d’innovation et d’entrepreneuriat. Elle reflète une époque révolue où l’audace et la passion pouvaient donner naissance à des projets uniques, malgré les défis et les obstacles.